La Colombie a-t-elle été un jour au catalogue de CEVIED Voyages ? De mémoire de voyageur de notre association, nul ne s’en souvient !
La guerilla FARC, la répression droitière, les narcos et l’insécurité avaient pendant des décennies détourné les touristes de ce pays pourtant attirant. La normalisation négociée à partir de 2012, sous l’impulsion du président Juan Manuel Santos, a débouché sur un accord en 2016 par lequel les FARC ont déposé les armes et se sont transformées en parti politique. Les événements récents montrent cependant que l’ELN, l’autre organisation révolutionnaire historique, souhaite continuer le combat.
Si votre objectif est d’enrichir votre exposition aux civilisations pré-colombiennes, la Colombie n’est sans doute pas votre destination rêvée. Le Guatemala, le Pérou, voire l’Equateur vous procureront de plus riches expériences.
Mais si vous souhaitez mieux comprendre les perspectives d’évolution du continent latino-américain, Bogota, Medellin, Carthagène-des-Indes et les quelques villes moins importantes que vous visiterez vous offriront les clés nécessaires.
Bogota est une mégalopole de 8 millions d’habitants. Après une découverte du vieux quartier de La Candalaria (devenu aujourd’hui le royaume des murs peints et des graffeurs) puis du centre politique et administratif de la ville, nous nous rendîmes à l’Université UTadeo où Oscar Salamanca, directeur du département de design architectural, nous expliqua par le menu le développement urbanistique de la cité. La ville tentaculaire, bâtie sur un plateau à 2600 m d’altitude, est dominée par une chaîne de collines dont l’une porte le Sanctuaire de Monserrat, auquel on accède par funiculaire, par téléphérique ou par … sentier, d’où l’on découvre une vue exceptionnelle sur Bogota.
De Bogota, nous prîmes un confortable bus couchettes vers le Sud à destination de la petite ville de San Agustin, dans la Cordiliera Centrale. Nous logions dans les cases en bambou et canne à sucre du très pittoresque hôtel Masaya, perché à 300 m au dessus des gorges du Rio Magdalena. Nous avons randonné vers le fond du canyon, au milieu d’une végétation tropicale, visité l’Alto de los Idolos, une nécropole pré-colombienne d’une civilisation disparue vers l’an 600 de notre ère et passé quelques heures avec Luis Alejandro Ortega, un cafetero local qui nous a tout expliqué de la culture, du séchage et de la torréfaction du café.
La visite et les contacts que Margaux nous aménagea à Medellin, sa ville de prédilection, nous permirent d’apprécier un certain nombre de démarches, mises en place par les autorités locales avec l’appui d’ONG locales et internationales, qui permirent de transformer des quartiers de non-droit en communautés pacifiques et vivantes. Le survol par le télécabine Poma des barrios de l’Ouest de la ville fut une expérience impressionnante (l’objectif de ce télécabine étant clairement le désenclavement de ces quartiers très pauvres). Comme le fut la visite de la Comuna 13, un ancien bidonville « nettoyé » violemment en 2002 lors de l’opération Orion, qui fit 40 morts et 500 disparus parmi les membres des gangs mais aussi parmi le petit peuple, désormais un haut lieu du graffiti et du hip hop urbains. Nous déjeunâmes chez Estella et Juan, un couple de retraités très impliqués dans l’animation du quartier. Et rencontrâmes Joddie, l’une des responsables de l’Association des Femmes de la Comuna 13. Mais Medellin est aussi la ville natale de Fernando Botero. 23 de ses spectaculaires sculptures sont exposées sur la place qui porte son nom, en plein centre-ville.
Cinquième ville de Colombie sur la côte atlantique, Carthagène-des-Indes fut fondée en 1533 ; défendue par de puissants remparts, elle porte l’empreinte de la colonisation : nous avons déambulé avec plaisir dans ses rues étroites bordées de somptueux hôtels particuliers et nous avons bu un délicieux mojito au bar des remparts, devant le soleil couchant. C’est aussi à Carthagène que nous avons dégusté (et que vous dégusterez) le meilleur ceviche de Colombie, dans une petite échoppe ne payant pas de mine.
A proximité de Carthagène, Margaux nous avait organisé deux journées dans un village de pêcheurs, à Puerto Badel. Remberto. Notre hôte, ancien conseiller technique dans une conserverie de crevettes, et son épouse Regina tiennent un gîte à proximité du village. Nous avons eu plusieurs discussions avec des habitants du village et beaucoup apprécié une navigation en « lancha », les barques plates locales, sur les marigots et les lagunes bordées de mangroves.
Notre séjour s’est conclu par une étape à Santa Marta, important port à l’extrême Nord de la côte atlantique, d’où nous avons pris le car pour le très beau parc naturel de Tayrona, une réserve naturelle de 130 km2 entre la Sierra Nevada et l’océan. Nous avons rejoint l’agréable villégiature d’Arrecifes en randonnant dans les collines du bord de mer et fait un court trek le lendemain vers les contreforts de la Sierra avant de profiter des superbes plages du Cabo San Juan del Guia.
Le retour s’effectua par avion de Santa Marta vers Bogota, où nous passâmes la dernière nuit et le dernier jour avant de nous envoler vers Paris, non sans avoir discuté avec un artisan – relieur et son épouse, rencontrés au hasard de nos dernières tribulations dans le centre-ville.
Un programme très riche, de nombreuses rencontres avec une population ravie de partager sa façon de vivre, des visites urbaines passionnantes et une composante nature non négligeable, un superbe voyage dans le plus pur esprit CEVIED Voyages !
Le voyage test évolue en « voyage proposé », avec deux nouvelles dates possibles : du lundi 27 mai au mardi 11 juin 2019, et du lundi 22 juillet au mardi 6 août 2019.
Ce voyage peut aussi être organisé « à la demande » pour un groupe constitué de 4 personnes mini.
Yves Komorn